À ressortir des oubliettes : la résistance en Belgique durant la Deuxième Guerre mondiale
Le rôle de la résistance au cours de la Deuxième Guerre mondiale n’est pas ancré dans la mémoire collective des Belges comme il l’est chez leurs voisins français et néerlandais. L’héritage politique et moral de la résistance est même largement oublié en Belgique. Il y a à cela plusieurs raisons. Pourtant, la résistance belge peut présenter un bilan suffisamment probant pour mériter, soixante-quinze ans après la fin de la guerre, une plus grande place dans le souvenir du conflit.
De Berlaimontstraat 14 à Deurne, dans la banlieue anversoise. C’est là qu’habitent en 1942 Mayer Gulden, son épouse Pescha et leurs deux enfants Dyna et Mozes. L’épouse et les deux enfants sont appréhendés durant la nuit du 28 au 29 août 1942 par la police locale. Ils seront exécutés à Auschwitz dans les premiers jours de septembre. Mayer lui-même en réchappe et trouve refuge avec un autre Juif chez des voisins, Emiel Acke et Valerie Duerinckx. L’acte de résistance posé par Emiel et Valerie au péril de leur vie ne leur vaudra aucune reconnaissance à l’issue du conflit. Quant aux agents de police qui ont arrêté Pescha et ses enfants, ils tomberont eux-mêmes dans les griffes de l’occupant en janvier 1944.