Éliminer Dieu? Le calvinisme dans la littérature néerlandaise
Depuis l’aube du XXe siècle, de plus en plus d’auteurs néerlandais se sont publiquement détournés du calvinisme et de ses prescriptions. Dans les années 1960 et 1970, on a même pu avoir l’impression que les écrivains néerlandais allaient se charger en personne de mettre Dieu à la porte de l’Église. Si la critique et le doute n’ont jamais cessé, ils ont trouvé à se diversifier dans leur mode d’expression.
On s’est dit tout un temps qu’il existait une similitude entre la manière radicale dont Dieu était chassé de la littérature et celle dont les croyants désertaient l’Église. Dans les années 1960 et 1970, des auteurs populaires et qui faisaient abondamment parler d’eux se sont mis à faire table rase de la foi de leurs jeunes années. De la peur étriquée qu’éprouvaient leurs parents face au pasteur. Des sermons pontifiants qui, semaine après semaine, ressassaient depuis la chaire le péché et la culpabilité. Des préceptes de vie étouffants que tout le monde rappelait à autrui à grand renfort de citations bibliques. Ils entendaient dorénavant être libres. De vivre et surtout: de penser.