Miroir de la culture en Flandre et aux Pays-Bas

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Miroir de la culture en Flandre et aux Pays-Bas

Henry Van De Velde accueille Charles Vandenhove à Gand
© Charles Vandenhove et Associés.
© Charles Vandenhove et Associés. © Charles Vandenhove et Associés.
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Henry Van De Velde accueille Charles Vandenhove à Gand

Du 21 au 27 septembre 2019, le Vlaams Architectuurinstituut organise son deuxième Festival van de Architecteur. À cette occasion, nous vous présentons volontiers une impressionnante réalisation d’un architecte wallon en Flandre.

L’architecte liégeois Charles Vandenhove (1927-2019) est sans conteste un des architectes belges contemporains les plus connus. À Liège, c’est lui qui a entre autres conçu le campus des hôpitaux du Sart-Tilman (1962-1987) ainsi que la magistrale cour Saint-Antoine (1978-1985) ou encore diverses restaurations de grandes résidences urbaines ou d’hôtels particuliers, tels que l’hôtel Torrentius (1981), où Vandenhove a élu domicile.

À La Haye il rénova le Théâtre royal, auquel il ajouta des extensions (1991, 1999), et construisit le complexe d’appartements De Croissant (1999). À Breda (Brabant-Septentrional) il signa le projet d’habitation Poort van Breda (1999) et à Maastricht la maison Céramique.

Un pavillon au Middelheimmuseum d’Anvers était longtemps sa seule réalisation en Flandre. Mais fin 2017 tout a changé, avec le pavillon qu’il a construit pour l’université de Gand, à laquelle il a fait en même temps don de son imposante collection d’art: un double projet qui, pourrait-on dire, constitue la clé de voûte de la riche carrière de Vandenhove.

Rien d’étonnant que Charles Vandenhove se révèle un collectionneur passionné d’œuvres d’art. Dans les années 1960 il commença avec sa femme Jeanne une collection personnelle, poussé au début par son intérêt particulier pour la Nouvelle École de Paris (le pendant du pop art anglo-saxon) ainsi que pour l’art européen surtout informel (avec des noms tels que Henri Michaux ou Antoni Tàpies). À partir des années 1980 l’architecte liégeois commence, pour ses projets, à faire appel à des artistes plasticiens de renommée internationale et il s’intéresse avant tout à l’art conceptuel et minimal.

Les noms de Daniel Buren ou Sol LeWitt sont régulièrement associés aux travaux de Vandenhove, comme ceux de la rénovation du théâtre de la Monnaie à Bruxelles. Le bâtiment datant du XIXe siècle fut complètement restauré dans les années 1985 et 1986 et Vandenhove fut désigné pour développer un nouveau concept pour le hall d’entrée. Il dessina quelques piliers d’inspiration classiciste et fit appel à l’Américain Sol LeWitt pour le revêtement du sol et à son compatriote Sam Francis pour le plafond. Entre-temps le sol avec son double éventail de marbre noir et blanc est devenu une icône de l’architecture contemporaine.

En raison de sa manière d’entreprendre ses restaurations et de mettre en œuvre un langage formel pour les fenêtres, colonnes ou plinthes, on est prompt à classer l’architecte parmi les postmodernes, et la restauration du théâtre de la Monnaie n’en est que trop souvent citée en exemple.

Or, le langage typiquement postmoderne s’avère absent. Dans son architecture il ne cite pas, il n’ironise pas tel qu’on en a l’habitude chez les postmodernes pur-sang. Vandenhove part de ce qui existe, puis il conçoit un nouveau langage. Avec des moulures, des chapiteaux et autres éléments il crée un ensemble harmonieux qui associe la noblesse de l’ancien et l’éclat du neuf. Voilà ce que démontre avec verve un nouveau pavillon pour l’université de Gand.

Centre d’études et musée universitaires

Juste à côté de la tour de la bibliothèque iconique de Henry Van de Velde s’est élevé en 2017 un centre d’études longiligne pour les départements des sciences des arts et de l’architecture. Le bâtiment haut de quinze mètres compte trois étages: au rez-de-chaussée un auditoire, à l’étage intermédiaire des bureaux et des espaces d’études et tout en haut une salle d’exposition sous une voûte éclairée de cinq verrières. L’ensemble du bâtiment est en quelque sorte un résumé de l’œuvre de Vandenhove.

Ainsi la stricte façade fermée fait référence aux blocs de béton de la maison Wuidar à Esneux (près de Liège, 1976) tandis que l’auditorium ressemble quelque peu à celui du palais de justice de Bois-le-Duc (1998) et que les escaliers rappellent ceux de l’hôtel Bonne Fortune restauré par Vandenhove dans sa propre ville. Parallèlement, la façade se rattache harmonieusement à celle de la bibliothèque universitaire.

Les plinthes et les fenêtres des deux bâtiments semblent se faire écho; bel hommage de Vandenhove à Van de Velde, dont il fut un grand admirateur et qu’il rencontra un jour en Suisse.

La collection d’art de Charles Vandenhove, prêtée en 2007 au Bonnefantenmuseum de Maastricht et attribuée définitivement cinq ans plus tard à l’université de Gand, n’est pas exposée en permanence dans le nouveau pavillon. Elle est conservée dans la tour restaurée de la bibliothèque. De temps à autre, on sort des pièces que les étudiants, chercheurs et professeurs peuvent utiliser pour leurs travaux, une primeur en Belgique. Certes, l’université de Gand dispose elle-même de son propre musée où elle rassemble les collections itinérantes, surtout historiques, de plusieurs de ses facultés.

Avec la collection de Charles et Jeanne Vandenhove et la manière dont celle-ci est aujourd’hui utilisée, le concept d’un musée universitaire se voit élevé à un niveau particulièrement inspirateur et innovant. Quel est d’ailleurs l’étudiant ou le chercheur qui refuserait de travailler avec l’œuvre plus vraie que vraie d’aussi grands noms que Pierre Alechinsky, Christian Dotremont, Asger Jorn, Christo, Simon Hantaï, Andy Warhol, Anselm Kiefer, Cy Twombly, Christian Boltanski, Richard Serra ou David Claerbout?

Hans Vanacker

Dank, Jef, voor de ruime aandacht die je aan de teksten op lpp besteedt!

JefVanStaeyen

bonjour,
Le bâtiment à Gand existe. N'aurait-il été préférable de publier une photo, plutôt que ce dessin?
Merci
P.S.: excellent sujet pour un article
P.S.2: petite faute de frappe au début

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