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«Il faut être de quelque part»

Pour le présent site, nous avons choisi le titre Les Plats Pays. Non pas Le Plat Pays où Jacques Brel mélange ciel, pluie, brouillard, vent et cathédrales pour évoquer une Flandre mythique. De même qu’il l’a fait dans Mon père disait, où ce père nomme Londres un faubourg de Bruges (parlons d’une Flandre mythique!) et dans Marieke, où il chante une jeune fille qui vit quelque part entre les tours de Bruges et Gand.

Nous avons opté pour Les Plats Pays au pluriel parce que Pays-Bas ne s’emploie plus aujourd’hui que dans le sens de «Hollande». En fait, notre appellation recouvre la plaine entourant le delta d’Europe occidentale dont les grands ports, Rotterdam et Anvers, font la plaque tournante idéale entre la Méditerranée et la Scandinavie, la porte d’entrée de ce continent à forte densité de population qu’est l’Europe.

Aux environs de l’an mille de notre ère sont apparues dans le Sud des Plats Pays, grosso modo la Flandre belge et une partie du Nord-Ouest de la France, les premières villes, contemporaines de celles d’Italie du nord et du centre.

On sait combien fut remarquable l’essor économique et culturel de ces régions, à la jonction de l’Europe du Nord et de l’Europe méridionale, de l’esprit germanique et de l’esprit latin. Jusqu’à la chute d’Anvers (1585), le centre de gravité se trouvait dans le sud des Plats Pays, avant de se déplacer vers le Nord, la République, qui allait connaître son siècle d’or.

Dans leurs meilleurs moments, ces Plats Pays ont quelque chose du savoir-vivre de l’Europe du Sud et du savoir-faire de celle du Nord.

D’ailleurs, si vous me posez la question, je vous dirai que l’Europe septentrionale commence à Roosendaal, première ville des Pays-Bas quand vous laissez Anvers derrière vous pour prendre la direction du nord.

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