Il y un demi-millénaire, un Camp du Drap d’Or fastueux
À la fin du printemps 1520, la campagne calaisienne s’est transformée en une véritable petite ville éphémère sortie de nulle part. Le Camp du Drap d’or est resté dans les mémoires… plus pour son faste que pour ses conséquences politiques.
Un palais de bois qui paraît comme de la pierre et de la brique avec de coûteux vitraux sur la moitié de la surface et d’immenses tapis byzantins au sol. Une fontaine qui distribue du vin blanc et du vin rouge. Des centaines de tentes à perte de vue, en bois de pin, chêne, noyer et sapin venus d’Auvergne et de Forez. Elles sont décorées de pommes d’or et de bannières, mais la plus magnifique est bien celle du roi de France. Elle s’élève à 36 mètres de haut. Réalisée en soie de Tours, elle est recouverte de fleurs de lys brodées de fil d’or… en Italie. Une statue de saint Michel, protecteur du royaume, la surmonte…
Au printemps 1520, la campagne calaisienne se drape d’un visage inédit dans l’histoire du territoire. Entre Guînes et Ardres, sur la frontière franco-anglaise (de 1347 à 1558, le Calaisis est sous la domination britannique), une véritable petite ville sort de terre à l’aide de milliers de petites mains venus de France et d’Angleterre.