Miroir de la culture en Flandre et aux Pays-Bas

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Miroir de la culture en Flandre et aux Pays-Bas

Le moulin à vent, entre patrimoine, fierté nationale et symbole kitsch
© Thomas Bormans / Unsplash
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Histoire

Le moulin à vent, entre patrimoine, fierté nationale et symbole kitsch

Dès qu’on pense aux Pays-Bas, on ne peut pas s’empêcher de se représenter un moulin à vent. Au fil de l’histoire, le moulin à vent a souvent constitué un symbole de liberté, de fidélité à la patrie et de fierté à l’égard du passé. Aujourd’hui, ces constructions continuent d’attirer de nombreux touristes. Lutgard Mutsaers, autrice d’un livre sur l’indémodable chanson Daar bij die molen (Là-bas, près du moulin), nous explique comment un outil utile s’est transformé en symbole de tout un pays.

En mai 2023, l’association De Hollandsche Molen (Le moulin hollandais) a fêté son centième anniversaire. Un livre jubilaire, intitulé Van werktuig tot wereldmerk (D’un outil à une marque mondiale), a été publié pour l’occasion. Il nous raconte le présent vu à travers le prisme d’un jeune constructeur. Le moulin a le vent en poupe et ne s’est même jamais porté aussi bien au cours des cent dernières années.

Les Pays-Bas sont un petit coin de paradis pour les moulins à vent à l’ancienne. En tant que monument, il relève de la politique du patrimoine, ce qui implique qu’il est protégé et qu’une enveloppe budgétaire est mise à disposition afin de subvenir à ses besoins. À cela s’ajoute le Molenfonds (Fonds pour les moulins), synonyme d’aide supplémentaire en matière de restauration et d’éducation, avec la bénédiction de la maison royale.

Les touristes affluent vers les villages de Kinderdijk et de Zaanse Schans grâce à l’UNESCO, qui a élevé ces sites molinologiques photogéniques au rang de patrimoine mondial. Le Molenweekend (Week-end du moulin) est un rendez-vous annuel qui continue de séduire toutes les générations et toutes les orientations religieuses ou philosophiques.

Des meuniers amateurs diplômés réunis en une guilde continuent de s’investir afin d’assurer la pérennité de l’événement. Nulle part ailleurs, le moulin ne se porte aussi bien qu’aux Pays-Bas. «Le moulin nous appartient», martèle l’association centenaire. Mais est-ce vraiment le cas?

De la scierie à vent à la conquête des océans

L’histoire du moulin n’est pas une affaire exclusivement néerlandaise. Un seul type de moulin, le moulin à scier, a en effet été inventé et –ce n’est pas un détail– breveté par un Hollandais. Le moment est alors idéal. Les Pays-Bas du Nord viennent tout juste de s’affranchir du joug de la domination étrangère et d’amorcer une réorganisation radicale, en tant que République. Le moulin à scier marque le début d’une révolution dans la construction navale. Le jeune État peut envoyer les bateaux les plus grands, les plus performants et les plus nombreux sur les mers du monde entier au départ de son bastion que constituent les deux provinces de Hollande. Et sur le territoire national, les moulins transforment les marécages stériles («sol de grenouilles ») en polders fertiles. Le Siècle d’or peut commencer!

Dans cette success story préfigurant ce que deviendront les Pays-Bas contemporains, le moulin jouera un rôle majeur. Il fera tourner l’économie gratuitement (!), avec la seule énergie du vent. À une époque, les moulins se comptaient par milliers. Le moulin était également un type de bâtiment unique en son genre: non seulement il ne passait pas inaperçu dans le décor, mais, en outre, il avait un nom, bougeait, faisait du bruit et déplaçait facilement des montagnes.

Lorsque la technique moderne l’a rattrapé, les historiens de l’art et de la culture lui ont attribué les honneurs qu’il méritait. En élevant le moulin au rang de personnage, de héros même, on pouvait accrocher à ses ailes à peu près tous les sentiments, à commencer par la nostalgie. L’avantage du moulin, c’est qu’il était sa propre statue. Ou plutôt, qu’il allait devenir sa propre statue à une époque où la plupart de ses congénères avaient déjà disparu du paysage. Le monde artistique allait le représenter entouré d’eau, de pâtures et de nuages, dans un décor des Plats Pays idéalisé qui était considéré comme «typiquement hollandais». Sur l’ensemble du territoire des Pays-Bas, on dénombre encore mille deux cents moulins en 2023.

Sonnette d’alarme

En 1913, le magazine Holland Express, Tijdschrift voor Kunst, Kultuur en Verkeer (L’express de Hollande, revue dédiée à l’art, à la culture et aux transports) lance un appel émotionnel visant à préserver le moulin De Hoop (moulin de l’espoir), situé le long du Coolsingel à Rotterdam et qui a été condamné à la démolition parce qu’il faut libérer de l’espace pour construire une route. L’auteur de l’article est un certain Gerard van Hulzen, connu pour avoir remporté le premier Tollensprijs. Il faut dire que De Hoop n’est pas qu’un simple moulin, pareil à tant d’autres, depuis que le peintre français Paul Signac lui a permis de passer à la postérité. D’autres médias viennent gonfler le mouvement de protestation. Finalement, celui-ci prend une ampleur telle que le projet de démolition est enterré.

Le plaidoyer de Van Hulzen est publié sous le titre «Dat men onze monumenten spare!!» (Que l’on épargne nos monuments!). Son cri du cœur est bien argumenté et ne se limite pas à ce seul cas particulier. À l’époque, tous les moulins des Pays-Bas sont menacés de démolition. La méthode traditionnelle de traction a depuis longtemps été rattrapée et dépassée par le progrès technique. Les uns après les autres, les propriétaires font installer un moteur auxiliaire. À ce rythme, le bâtiment lui-même n’allait pas tarder à devenir superflu lui aussi.

Faute d’arguments économiques solides, Van Hulzen joue la carte de l’histoire de la patrie et de la valeur iconique irremplaçable. «Men prate toch vooral niet te gering over een molen, want het is een van de mooiste, verbeeldingsrijkste bouwsels die onze anders zo dorren en nuchteren geest heeft weten te scheppen», écrit-il (Que l’on ne se montre tout de même pas trop avare en mots à propos du moulin, car c’est l’un des plus ouvrages les plus beaux et imaginatifs qu’a pu créer notre esprit qui pèche d’ordinaire par un excès de sobriété et par un manque de créativité). La dimension psychologique de sa stratégie de défense des moulins est prête.

Symbole national

On sent arriver la Première Guerre mondiale et cette proximité est un terreau fertile pour le nationalisme. De nouveaux symboles unificateurs fleurissent dans un contexte mêlant peur de la guerre et besoin d’être rassuré. Et le moulin, encore galvanisé par toute l’attention que lui ont portée ceux qui se battent pour sa survie, est l’un d’eux. Le rôle de sentinelle géante prête à défendre la liberté lui va comme un gant. Aucun sabot, tulipe ou bloc de fromage ne peut rivaliser avec lui dans ce domaine.

Le rôle de sentinelle géante prête à défendre la liberté accordé au moulin lui va comme un gant

La nouvelle image du moulin, empreinte de dynamisme et d’héroïsme, réprime les stéréotypes folkloriques qui présentent les meuniers comme des êtres assoiffés de sexe (merci aux sacs de farine confortables!) et malhonnêtes. La chanson de variété a contribué à l’importance grandissante accordée au moulin.

De molen aan de vliet (Le moulin au bord du ruisseau) fait partie des chansons populaires au temps de la mobilisation. Son auteur et interprète est l’humoriste Jan van Laar (1872-1949), qui forme un duo avec son épouse. Dans leur répertoire, le moulin s’impose comme le summum en matière de romantisme et de sentiment de sécurité. Van Laar a arrêté sa formation de constructeur de moulins pour suivre son amie dans une carrière artistique et il sait donc de quoi il parle. De molen aan de vliet combine le thème de l’amour avec celui de la fidélité à la patrie, symbolisé par le moulin.

Après la Première Guerre mondiale, un schéma se développe. Si l’économie se porte mal, le moulin traditionnel a le vent en poupe en tant que bastion du bon vieux temps. Si l’économie se porte bien, en revanche, plus personne ne pense au moulin. La première crise éclate en 1922. De molen aan de vliet se fait connaître sous forme de disque. L’année suivante, l’économie allemande s’effondre. Les Pays-Bas retiennent leur souffle.

Le 15 mai 1923, divers artistes, ingénieurs et notables attachés au moulin se rassemblent à Amsterdam le long du Herengracht en vue de créer l’association De Hollandsche Molen, la première du genre. Objectif: dresser l’inventaire de tous les moulins des Pays-Bas et empêcher leur destruction. L’année suivante, l’économie est de nouveau sur les rails. À Rotterdam, le moulin De Hoop sera pourtant démoli.

Pièce de musée

À l’occasion du premier anniversaire de l’association, l’humoriste haguenois Willy Derby écrit une chanson afin de convaincre des donateurs de porter secours aux moulins des Pays-Bas. Holland, behoud je molens (Hollande, préserve tes moulins) est un appel pressant à mettre la main au portefeuille. C’est alors que les autorités décident d’une nouvelle mesure: démolir un moulin sans autorisation est déjà punissable par la loi mais dorénavant, il en ira de même pour les projets et préparatifs secrets dans cette optique. Cette même association organise un concours dans le but d’améliorer le rendement des ailes des moulins.

https://www.youtube.com/embed/vHozEQmld84

La nouvelle loi relative au moulin réglemente les temps de travail et accélère la fin de la période du moulin artisanal, dont le rendement dépend du vent. Une séquence de démolitions d’une ampleur inédite mettra fin, ensuite, à la ligne d’horizon de moulins qui a caractérisé la ville industrielle de Zaandam. La tension monte de plusieurs crans: quel scandale, s’emportent certains, que de licencier sans ménagement ces ouvriers et pourvoyeurs de bien-être zélés! Le journal communiste De Tribune (La Tribune) est le seul à prendre parti pour les véritables héros de cette histoire: les ouvriers exploités.

En guise de consolation, Zaandam a le privilège d’accueillir, en 1928, le premier musée du moulin. Celui-ci est inauguré par le prince Henri, l’époux de la reine Wilhelmine. La même année, la ville d’Amsterdam accueille les Jeux olympiques, ce qui assoit le statut de symbole national du moulin. On voit des moulins fleurir sur toutes sortes de souvenirs, mais leur existence n’en demeure pas moins menacée.

Tournant

Le dixième anniversaire de l’association, en 1933, survient en pleine crise économique. Une nouvelle fois, Willy Derby prend fait et cause pour le moulin dans Klip klap molenlied (Clip clap, la chanson du moulin), une reprise d’une chanson allemande dédiée à une roue à eau dans la Forêt noire traduite en néerlandais et adaptée au cas du moulin à vent néerlandais. Klip klap molenlied foisonne de jeux de mots en tout genre.

À l’époque, la meilleure publicité étrangère pour le moulin nous vient des États-Unis et d’un numéro spécial de la revue National Geographic consacré à la technologie et à la tradition aux Pays-Bas. Dans ce dossier, les photos artistiques du moulin prises, entre autres, depuis le ciel s’inscrivent joliment dans la lignée de la peinture classique sur ce thème.

https://www.youtube.com/embed/fd8g6B97Ryk?si=lwMB_zUv5RNKelDX

Le tournant dans l’opinion publique à propos du moulin intervient en 1935. Ce point de bascule coïncide avec le plus grand hit dédié au moulin de toute l’histoire des Pays-Bas: Het plekje bij de molen (L’endroit près du moulin), une chanson écrite par le même artiste que De molen aan de vliet. Willy Derby enregistre Berlin cette chanson de type schlager, un style populaire en Allemagne. Reléguée sur la face B de l’indémodable Twee ogen zo blauw (Deux yeux si bleus), cette chanson semble vouée à rester dans l’ombre, mais le contraire arrive. Dans le langage populaire, cette valse entraînante dédiée au moulin devient Daar bij die molen. Elle fait un tabac et tout le monde essaie de profiter de ce succès.

Une image qui devient kitsch

Parmi ce peloton d’opportunistes, on retrouve le NSB, un mouvement national-socialiste peuplé de fascistes qui se présentent comme les défenseurs du moulin et font toutes sortes de promesses qu’ils s’engagent à tenir en cas d’accession au pouvoir. La rhétorique du «eigen molen eerst» (notre moulin d’abord) manquera toutefois son objectif. Le succès rencontré par Daar bij die molen a déjà augmenté l’adhésion de la société au projet de sauvegarde des moulins dans des proportions plus que suffisantes, et le concours organisé par l’association a en outre permis de découvrir une nouvelle technique d’alignement des ailes. Après des années d’«abstinence», les Pays-Bas se remettent tout à coup à construire des moulins. Une effervescence qui débouchera également sur la commercialisation de l’image du moulin à travers toutes sortes de bibelots (au point de lui donner une dimension kitsch) et l’émergence d’un genre nouveau: des photos de moulins dans un paysage enneigé, avec comme point d’orgue le rude hiver 1939-1940.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, le moulin est synonyme de liberté par rapport à la domination étrangère, une figure de style bien connue dans l’histoire de la patrie. Dans ce contexte, Daar bij die molen fait office de chanson populaire alternative. Plusieurs meuniers utilisent la position des ailes de leur moulin pour télégraphier des messages codés à l’attention de la résistance. Entretemps, l’occupant a rassemblé toute la politique relative au moulin au sein du département de l’Éducation, des Sciences et de la Protection de la culture. C’est cette instance qui octroiera les premiers subsides à la restauration. L’époque est propice à la défense organisée des moulins.

Après la Libération, l’association De Hollandsche Molen reprend ses activités. Dans le courant des années 1950, les membres de la jeune génération se détournent de la musique qu’écoutaient leurs parents. Toutes les chansons populaires auprès de la génération précédente tombent dans l’oubli, à l’exception de Daar bij die molen et de quelques rares autres. La première ligne du refrain de cette chanson deviendra une expression consacrée et le slogan parfait pour présenter les Pays-Bas comme le pays du moulin.

Retour dans le temps

En Belgique et dans le nord de la France, le moulin s’appuie sur une histoire plus longue, occupe une place plus modeste dans la mémoire collective et ne peut pas compter sur les mêmes moyens budgétaires, mais il ne manque ni d’amis, ni d’experts. Il ne manque pas non plus d’un bon récit, mais celui-ci n’est pas utilisé pour faire de la sauvegarde des moulins une question d’honneur dans une perspective nationale. L’âge d’or du moulin remonte pour cela à trop loin dans le temps et trop peu de moulins ont été conservés.

Le moulin était le moteur de l’économie du comté de Flandre, la perle des Pays-Bas à la fin du Moyen Âge. Le moulin à foulon, par exemple, a été synonyme de révolution dans la transformation de la laine brute en drap souple, le produit d’exportation par excellence en cette période florissante.

Le moulin était le moteur de l’économie du comté de Flandre

Le juriste et molinologue Karel Van den Bossche (1933-2017) écrit que le moulin a changé le cours de l’histoire et accéléré la transition d’un féodalisme agricole presque dénué de perspectives vers une urbanisation et le rassemblement de spécialisations artisanales en guildes. Il qualifie cette période de première révolution industrielle en Europe. Son étude publiée à compte d’auteur en 1998 sous le titre De molen als symbool (Le moulin en tant que symbole) fait office d’ouvrage de référence.

Van den Bossche a également créé le Centrum voor Molinologie (Centre de molinologie) attenant au Molenmuseum (Musée du moulin) de Sint-Amands (Saint-Amand), une bourgade belge située le long de l’Escaut.

Histoire récente

En Flandre également, Daar bij die molen est devenu un hit. Ce succès a peut-être joué un rôle dans la création de l’asbl De Belgische Windmolen (Le moulin à vent belge) en 1937. L’un des initiateurs de cette association est Alfred Ronse (1876-1962), connu pour être l’auteur du livre De windmolens (Les moulins à vent), paru en 1934.

Après la guerre, l’association reçoit le soutien de Christian van de Walle de Ghelcke (1917-2005), dont la famille possédait à une certaine époque deux moulins sur les remparts de Bruges. Les contacts entre les associations belge et néerlandaise aboutissent à une base de données commune recensant tous les moulins de Belgique et des Pays-Bas qui existent encore et tous ceux dont il ne reste plus que des descriptions ou des représentations. Le système des numéros d’identification uniques a été inventé par Anton ten Bruggencate, l’un des fondateurs de De Hollandsche Molen.

En 1976, l’association Molenzorg Vlaanderen (La Flandre prend soin de ses moulins) remplace De Belgische Molen. Lieven Denewet en est la cheville ouvrière depuis de nombreuses années, en plus d’être rédacteur en chef de la revue molinologique Molenecho’s (Les échos du moulin). Il est l’auteur d’un livre paru l’an dernier sur les moulins de Flandre-Occidentale qui sont encore en activité et qu’il est possible de visiter sur rendez-vous. Sur les 172 moulins répertoriés, 61 relèvent de cette catégorie. Un moulin connu figure actuellement sur la liste des moulins nominés pour des travaux de restauration de grande ampleur: le moulin à huile De Nieuwe Papagaai (Le nouveau perroquet) sur les remparts de Bruges.

Et par-delà les frontières?

Dans le nord de la France, c’est l’ARAM (Association régionale des amis des moulins) qui se charge du recensement des moulins. Actuellement, il n’en reste plus que quelques douzaines, alors que cette région foisonnait probablement de moulins à une certaine époque. Le Noordmolen (moulin du nord) de Hondschoote, prétendument construit en 1127 (une date que contestent certains historiens), est un monument national. Bergues, la plus vieille ville de la région, doit son nom au premier saint patron des meuniers.

Le seul musée de France dédié au moulin se trouve à Villeneuve d’Ascq. Il a été réalisé avec l’aide financière du programme européen Interreg et a ouvert ses portes en 1995. On peut admirer un moulin à huile encore en activité à Arnèke (le seul moulin de ce type à avoir survécu au temps), un moulin à grain encore opérationnel à Bambècque et un moulin à eau désaffecté à Vers-sur-Selles.

La dernière initiative transfrontalière en date est connue sous le nom de Via Molina. Pour l’heure, seuls le Danemark, l’Allemagne (à l’initiative du projet en 2018) et les Pays-Bas participent à ce réseau de circuits balisés de moulins. La Société internationale de molinologie suit ce projet sur le fond et la Commission européenne le soutient financièrement (voir viamolina.eu), ce qui permet au moulin d’entrer dans une nouvelle phase en tant que vestige légendaire d’un passé européen partagé.

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