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Luc Tuymans récompensé pour l’ensemble de sa carrière

19 février 2020 3 min. temps de lecture

Le 18 février, la cérémonie des Ultimas a eu lieu au Concertgebouw de Bruges. Cette remise de prix vise à mettre en avant l’importance culturelle du travail de douze lauréats issus de différentes disciplines culturelles. Cette année, le prix du Algemene Culturele Verdienste (le prix du Mérite culturel) revient à l’artiste Luc Tuymans (° 1958) pour l’ensemble de sa carrière.

La Dernière Île

Les Ultimas, nommés auparavant les prix flamands de la Culture, sont les prix par lesquels la Communauté flamande reconnaît l’importance culturelle de l’œuvre des lauréats. Ces derniers sont choisis par un jury indépendant composé d’experts issus des différentes sphères du monde culturel.

Depuis 2003, le ministre flamand de la Culture attribue chaque année des récompenses à des artistes, des organisations ou à des entreprises de premier plan. Il existe donc douze prix culturels différents, le plus prestigieux étant le prix du Mérite culturel qui récompense un artiste pour l’ensemble de son œuvre.

Le nom Ultima
fait référence à la statue de bronze La Ultima Isla (La Dernière Île) de l’artiste belge Philip Aguirre que les lauréats reçoivent, en plus d’une somme d’argent. Les gagnants se voient offrir une somme de 10 000 €, à l’exception du lauréat du prix Mérite culturel qui reçoit lui 20 000 €.

Entre média et Histoire

Cette année, c’est donc l’artiste Luc Tuymans qui a obtenu le prix le plus prestigieux. Dans son enfance, l’artiste est bercé par les récits mêlant vie intime et Histoire, avec lesquels il fait connaissance par le biais de photographies, de films ou de documentaires télévisés. À 8 ans, il découvre l’œuvre de Van Eyck à Bruges.

En 1976, il intègre l’Institut Saint-Luc pour y étudier les beaux-arts, puis La Cambre à Bruxelles, avant un passage à l’Académie d’Anvers puis il obtient un diplôme en histoire de l’art à l’université de Bruxelles en 1986.

Entre 1980 et 1985, il cesse de peindre et se tourne vers la photographie et le cinéma. De cette période, il ne reste pratiquement aucune œuvre achevée. Ces pratiques ont cependant laissé leur empreinte dans sa peinture : on y retrouve entre autres le fort agrandissement des détails, le principe du pars pro toto, ou encore les contrastes prononcés entre lumière et obscurité. Il écrit également quelques scénarios de films, avant de tenir sa première exposition en 1985 au Palais des Thermes d’Ostende. Il renoue peu à peu avec son amour de la peinture et enchaîne les expositions à un rythme annuel.

En 1992, son exposition à la Kunsthalle de Berne et sa participation la même année à la Documenta IX de Kassel lui ont permis d’acquérir une reconnaissance par-delà les frontières. Il expose aujourd’hui aux quatre coins du monde, et ses œuvres font partie des plus grandes collections muséales.

La sublimation du traumatisme

Avec des sujets tels que la Seconde Guerre mondiale, le (post)-colonialisme ou des faits divers, il explore entre autres les thématiques de la violence, de l’Histoire et du nationalisme. Loin de prôner l’art pour l’art, il consacre sa peinture à la mémoire, aux traumatismes de l’Histoire. Tuymans témoigne d’une certaine méfiance envers la véracité des images, envers une réalité sans cesse en mouvement. Sa palette de couleurs tempérées joue un rôle central là-dedans; ses peintures, innocentes en apparence, sont emplies de significations et d’émotions.

Son style unique est reconnaissable dans chaque œuvre; la peinture appliquée en couches minces, la brièveté des traits, les couleurs tempérées, avec un contraste de couleur marqué çà et là, le tout sur un fond blanc. Il tire sa force de son pouvoir de transformer la photographie documentaire en peinture grandiose. Il surnomme ses tableaux des « contrefaçons authentiques ».

Mais Luc Tuymans n’est pas le seul à avoir été récompensé, puisque 11 autres prix ont été décernés ce soir-là dans les catégories suivantes: arts amateurs, arts visuels, design, entrepreneuriat culturel, film, patrimoine mobilier, politique culturelle locale, arts, littérature, musique, arts du spectacle, travail socioculturel des adultes ainsi que le BILL Award qui récompense de jeunes talents. Retrouvez la liste des lauréats ici.

Chloebracaval

Chloé Bracaval

traductrice et collaboratrice marketing et communication

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