Miroir de la culture en Flandre et aux Pays-Bas

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Miroir de la culture en Flandre et aux Pays-Bas

Vagabonder le long du limes, aux frontières de l’Empire romain
© Gemina
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Histoire

Vagabonder le long du limes, aux frontières de l’Empire romain

Dans son livre Zwerven langs de limes (Vagabonder sur le limes), l’essayiste Luc Devoldere, ancien rédacteur en chef des plats pays, se rend aux confins du grand Empire romain: du mur d’Hadrien en Angleterre jusqu’en Turquie, en Afrique du Nord et à la mer Noire en passant par les rives du Rhin et celles du Danube. Dans les pages qui suivent, en traduction, le latiniste nous raconte ce qui l’a frappé alors qu’il suivait le limes depuis Alphen-sur-le-Rhin (dans l’actuelle province de Hollande-Méridionale) jusqu’à Xanten (dans l’actuel land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie).

Archeon est le premier parc d’attraction, le long du limes, où l’on peut revivre le passé. Il se trouve à Alphen-sur-le-Rhin, là où se dressait autrefois le castellum Albaniana. On propose au visiteur, moyennant monnaie, des tranches de vie de la préhistoire, de l’époque romaine, du Moyen Âge ou encore de l’épopée napoléonienne. Dans cet endroit, la période romaine commence en l’an 12 avant J.-C. (plus ou moins l’époque où les légions ont fait leur apparition dans cette contrée, en vue surtout de se préparer à traverser le Rhin). Cette période romaine se termine en 406. Dans la nuit du Nouvel An 405-406, des tribus germaniques traversèrent en effet le Rhin gelé près de Mayence avant d’envahir la Gaule. Le début de la fin.

Sur le parking, un légionnaire équipé des pieds à la tête m’attend. Tout de suite, il donne le ton: «Bonjour monsieur. À quel point êtes-vous romain?» Sur des affiches, je lis: «Du sang romain coule-t-il dans vos veines?» Je ne tiens pas à le savoir.

Dans le parc même, je tombe sur un groupe d’Anglais d’âge moyen qui, encore un peu engourdis, sont en train de s’échauffer. Les ordres criés en latin sont censés transformer en quelques heures cette cohors Britannica en un tout bien huilé, une cohorte marchant au pas, qui va impressionner les touristes par son esprit de corps. Les gardes en sandales et tunique se préparent à leur journée de travail.

Une jeune femme, aux racines plongeant dans les régions chaudes du Royaume batave, mais qui se doit de ressembler ici et maintenant à une matrone romaine, me raconte que la cohors vient régulièrement à Archeon. Avec enfants et compagnes. Celles-ci vendent des bibelots dans les boutiques près des bains publics, tandis que les hommes jouent aux soldats romains. La jeune femme a étudié l’histoire de l’art à Utrecht. Publié une thèse sur la Mésopotamie. Oui, m’assure-t-elle, c’est pourtant bien dans ce parc qu’elle travaille. Elle y prend visiblement beaucoup de plaisir. Rejouer des scènes historiques. Participer à des reconstitutions. Ici, en outre, une auberge et un temple attendent le visiteur. Elle m’apprend que, l’après-midi, il est également possible d’assister à un véritable combat de gladiateurs dans l’arène.

Mais le limes m’appelle. Aussi, je poursuis mon voyage, passant par Swammerdam (Nigropullum, Poulet noir!) et Bodegraven, dont on n’a pas encore retrouvé le castellum, avant d’arriver à Laurium. Autrement dit à Voerde, cité occupée par les Français lors de l’«année désastreuse» de 1672, bien qu’elle relevât de la ligne de défense hollandaise. Je recherche le parking Castellum. Dans le garage souterrain, on fait état des fouilles sur quelques panneaux et dans quelques vitrines. On a trouvé ici quatre embarcations fluviales romaines, mais leur bois est en tellement mauvais état qu’on n’a pu les retirer du sol.

Peu après, attablé à une terrasse, sur la place du marché, près du temple –l’ancienne église Saint-Pierre–, j’observe les Bataves d’aujourd’hui: grands, sympathiques, ouverts, attentifs, un rien obstinés… Cette tribu produit héros sportifs et médaillés olympiques à foison. Blondes, les serveuses se montrent efficaces, sans rien d’énigmatique. Elles portent toutes le même t-shirt sur lequel on peut lire (h)eerlijk, (bio)logisch en natuur(lijk): chou(ette), (bio)logique et nature(l). Des Turco-néerlandais traversent la place à vélo. Du moins, me basant sur les sillons sombres des visages et les moustaches millimétrées, je leur attribue cette origine.

Voerde a la réputation d’être la ville spécimen des Pays-Bas: on y teste de nouveaux produits, on y évalue le moral de la population. On y trouve de tout, des lieux de culte cannabistrot (sic!). Quand je me lève, je constate que j’étais assis sur le castellum: sur la place, une diagonale indique en effet le mur extérieur de l’ancien fortin.

Des terres inondées frappées de désolation

Sans m’arrêter à Vleuten (Fletio) ni au castellum Hoge Woerd, situé à Leidsche Rijn dans la banlieue d’Utrecht, je roule en direction du centre de cette ville. Une grosse averse, du tonnerre et des éclairs m’accueillent. Au bord du canal d’Amsterdam-au-Rhin se profilent les bureaux de la Rijkswaterstaat, l’organisme qui gère les eaux du Royaume. Dans ces contrées, les Romains ont été les premiers à tenter d’apprivoiser l’eau et de sécuriser les terres.

Deux millénaires plus tard, les Néerlandais ont perfectionné le travail ainsi entamé: «their tireless hands manufactured this land,/ drained it and trained it and planed it and planned» (leurs mains infatigables ont fabriqué cette terre,/ l’ont drainée et aménagée et aplanie et planifiée), écrit le poète anglais James Brockway (1916-2000) qui a trouvé dans ce pays un havre après la Seconde Guerre mondiale. Il ne faut pas oublier que jusqu’à l’année 1800 environ, ces terres aujourd’hui ratissées et poldérisées étaient incultes et désertes, les rivières et les fleuves capricieux et incontrôlables.

Sur la place du Dom –la cathédrale Saint-Martin d’Utrecht–, une borne indique que Vleuten-De Meern est éloigné de 7 km 8 et Fectio (Vechten) de 6 km 22. Sur le terrain où les Romains ont érigé un castellum dans un coude du Rhin, protégé par un autre fleuve –le Vecht–, se dresse donc aujourd’hui cet édifice religieux à l’imposant clocher, le plus haut des Pays-Bas. Traiectum: lieu de passage, tel était le nom du fort. C’est à partir de cet endroit que, vers l’an 700, l’Anglo-Saxon Willibrord a christianisé les Frisons. Au XVIe siècle, l’église est passée des mains des catholiques à celles des réformés. Pendant un an seulement, à savoir en 1672, les premiers ont pu se la réapproprier grâce à l’intervention française. De nos jours, le bâtiment est un lieu d’échanges et de prière que l’on peut louer pour des congrès, des mariages, des concerts et où l’on favorise le commerce équitable. Cela reste un rien bizarre pour le gamin catholique en moi.

Quand on fait le tour de ce monument, on relève la présence sur le pavé de bandes d’acier qui s’illuminent la nuit venue: elles marquent l’emplacement du castellum. Plus ou moins dans le périmètre de l’ancienne forteresse se trouvent aussi la faculté des Sciences humaines et la faculté de Droit. Derrière la cathédrale se dresse la millénaire église Saint-Pierre qui abrite le culte wallon –branche du protestantisme dont la langue usuelle est toujours le français. À la fin du XVIe siècle, elle a accueilli des réformés qui fuyaient Tournai et un siècle plus tard des huguenots français; de nos jours, on assiste à une troisième vague, composée celle-ci d’exilés francophones de pays africains. Si Rome n’a plus son mot à dire dans le castellum, les pasteurs ne continuent pas moins de parler une langue romane.

C’est dans la Domstraat, la rue qui porte le nom de la cathédrale et qui s’étire dans son prolongement, que le poète expressionniste Hendrik Marsman (1899-1940) avait son cabinet d’avocats, au sein donc du castellum. «Cette ville a d’autant plus de caractère qu’elle manque de style, un tempérament à la fois bien trempé et borné, qui lui fait s’imaginer qu’elle est la mesure de toutes choses… », lance cet auteur au passant en guise d’onction gravée sur une plaque qui orne la façade de ses anciens bureaux.

Je m’efforce de replacer le castellum au cœur de cette cité toujours en expansion, en cherche le nord, là où coulait le Rhin. Peut-être l’Oude Gracht (Vieux canal), la plus grande «table» d’Utrecht, est-il un petit bras du Rhin qui protégeait autrefois le castellum côté ouest. Quoi qu’il en soit, c’est au bord de ses eaux que je mange mes pâtes confectionnées par un Italien originaire de la Vénétie. De temps en temps, ce restaurateur jette du pain aux canards, les tirant de leur léthargie et faisant surgir des volées de mouettes –ces oiseaux, qui pullulent partout de nos jours, sont les plus effrontés qui soient. La cathédrale me gratifie de son carillon. Des canoës glissent sous mes yeux. L’idylle qu’offre une ville par un soir d’été au cœur des Pays-Bas –l’une des contrées les plus densément peuplées et les plus prospères du monde, qui a repoussé la frontière du monde, supplanté l’infinitude des marais, raréfié les terres inondées frappées de désolation.

Sur la digue

Le castellum Fectio est situé à proximité de l’autoroute, dans un verger de la province d’Utrecht, lieu fermé à double tour: «On ne tolère aucune bêche ici!», clame la dame de Werk aan de Linie, la fondation qui gère les lieux. Le fort Vechten fait partie de la nouvelle ligne de défense hollandaise aménagée au XIXe siècle pour protéger la Randstad –cette conurbation réunissant les villes d’Amsterdam, de Rotterdam, de La Haye et d’Utrecht– contre les ennemis venus de l’est et du sud. L’artillerie et plus encore l’aviation, devaient rendre ce dispositif superflu. Caché à la vue par l’eau et les arbres, le fort appartient au Staatsbosbeheer, l’organisme en charge de la protection de la nature; malgré tout, à l’heure actuelle, Werk aan de Linie est autorisé à louer les casemates pour des fêtes.

À présent, direction Levefanum, autrefois castellum romain à la confluence du Rhin (courbé) et du Lek. Les lieux ont été rebaptisés Wijk bij Duurstede, une jolie petite ville dans le port de laquelle on surveille le niveau des eaux. À une époque, le château médiéval a été occupé par les évêques d’Utrecht. Ruysdael a peint un moulin de la cité. Une plaque apposée sur la Grand-Place reproduit un quatrain dionysiaque du grave Gerrit Achterberg (1905-1962), originaire de la région:

Dans les ruisseaux, dans les arbres grimpe le vin
que l’on boit en été ; par mes veines il gagne
mes rêves. Claire ivresse, enivrement divin,
font dès lors confluer le réel et l’image.

Pendant le haut Moyen Âge, il y avait là, au bord du cours d’eau, une colonie commerciale prospère appelée Dorestad (qui a donné Duurstede, soit «porte ou renfort sur la rive»), dans la zone frontalière séparant Francs et Frisons. Le port est pillé à plusieurs reprises par les Normands. Vers la fin du IXe siècle, sa puissance a fini par décliner.

Il me faut un certain temps pour prendre conscience qu’à l’époque du limes, les rivières n’avaient pas leur lit au même endroit qu’à l’heure actuelle. Le fort romain se trouvait sur la rive opposée, au sud du Lek, dans les zones inondables près du village de Rijswijk, en Gueldre.

Pour m’y rendre, j’emprunte le bac puis, reprenant le volant, je passe à côté de Rijswijk et me dirige vers Maurik (Mannaricium). De là, je m’engage sur la digue Rijndijk et traverse successivement les villages de Kesteren (Carvo), de Randwijk et de Driel. Ici, si le Rhin reste capricieux, il n’a plus rien de majestueux. De larges zones inondables le cachent à la vue.

Avant d’atteindre Arnhem (Castra Herculis?), je bifurque vers le sud où m’attend Nimègue, le cœur de la défense de la Germanie inférieure. Une fois arrivé, je gagne à pied du parc le Valkhof; du haut de cette butte, je contemple en contrebas le Waalbrug, le pont en arc qui enjambe le Waal, puis, à quelques pas de là, je lis, inscrit sur une balustrade près de la chapelle Saint-Nicolas, un distique de Constantijn Huygens (1596-1687):

Hic stetit hic frendens aquilas hic lumine torvo
Claudius ultrices vidit adesse manus

(Ici se tenait Claude au regard revêche, ici il a dirigé sa colère contre les étendards et il a vu les troupes de l’ennemi se venger)

Le prénom Claudius/Claude fait référence à l’artistocrate batave Julius Civilis. Relevons que les Romains sont arrivés par le sud, et non par le nord, donc pas en franchissant le Waal –la rivière que domine le Valkhof. Les Bataves avaient réduit en cendres tous les castella romains depuis Katwijk –au bord de la mer, dans le delta du Rhin– jusqu’à ici. En représailles, les Romains mirent le feu à l’Oppidum Batavorum sur le Valkhof. Bien plus tard, les Romains construisirent au même endroit une forteresse qu’ils abandonnèrent vers l’an 400.

En route pour Xanten

Le lendemain matin, venant de quitter Nimègue, je me trouve sur le Kops Plateau. Une femme qui sort son chien m’emmène à l’endroit d’où l’on peut voir l’Ooij, polder flagellé par le vent, qui s’étire jusqu’au Waal. Le général romain Drusus s’est-il tenu ici vers l’an 12 avant J.-C. pour évaluer ses chances de conquérir l’immense pays de l’autre côté du Rhin?

«Nous nous trouvons sur une moraine de poussée», m’explique la promeneuse. «Pendant les périodes glaciaires, de grandes quantités de terre et de pierres ont été poussées jusqu’ici par l’avancée d’un glacier. La glace s’est arrêtée ici et, en fondant, elle a laissé ces buttes.»

Sur l’Ubbergseveldweg –ni plus ni moins que l’étroite route parallèle au limes qui allait de Katwijk à Cologne–, je tombe sur la Porta Romana, aujourd’hui un complexe d’appartements de luxe. Sur un écran destiné aux passants, une vidéo montre que s’élevait ici l’une des portes du camp qui hébergeait la Legio X au Ier siècle de notre ère.

Je renonce à chercher plus longtemps le pont où Julius Civilis a négocié avec le général romain Cerialis et quitte les environs de Nimègue pour gagner Xanten (Vetera), en Allemagne. La Legio XXX Ulpia Victrix, levée par Trajan et nommée d’après ses victoires en Roumanie, était stationnée là depuis l’an 122 et y est restée environ deux siècles. À côté s’est développée une ville, Colonia Ulpia Traiana.

Son déclin a commencé en raison de l’ensablement du Rhin vers 250 après J.-C. et des invasions des Germains. Au IVe siècle, les habitants se retirèrent dans une partie de la cité alors appelée Tricensima.

À la fin du VIIIe siècle, des pèlerins ont commencé à se rendre ad sanctos («au plus près des saints», tournure qui a donné le nom Xanten) pour se recueillir sur les tombeaux des saints martyrs dans la cathédrale de la ville. L’un d’eux était Victor, un légionnaire converti.

Les Allemands ont pris la décision de reconstruire en partie la ville romaine. On y voit des murs, des tours, une auberge et un temple, un authentique amphithéâtre où les accessoires égyptiens d’une représentation d’Aïda se détachent sur le fond formé par les deux tours de la cathédrale de Xanten. Il y a un tout nouveau musée. Mais pourquoi faut-il que tout soit nickel à ce point?

Le limes qui traverse la Belgique

Dans la nuit du Nouvel An 405-406, le limes tombe pour de bon sous les avancées des Vandales, des Alains et des Suèves qui traversent le Rhin gelé près de Mayence et envahissent la Gaule. Quatre ans plus tard, Rome sera prise et pillée, chose qui n’était plus survenue depuis 390 avant J.-C.: le Wisigoth Alaric fut le premier d’une longue série à entrer dans la ville. Les Romains quittèrent la région du Rhin et abandonnèrent aux Francs la défense de la frontière septentrionale. En théorie, ceux-ci restaient fidèles à Rome. Ils continuèrent d’ailleurs à parler latin, mais en réalité ils étaient leurs propres souverains et allaient étendre leur pouvoir vers le sud.

Quiconque examine le limes historique des Pays-Bas actuels ne peut que conclure qu’il n’y a jamais eu de frontière hermétiquement fermée. Depuis Claude, les Romains ont utilisé le Rhin comme voie de communication pour le transport de marchandises et de troupes. On a exhumé des restes de grandes embarcations à Swammerdam, Alphen-sur-le-Rhin, Voerde ou encore Utrecht. Tout comme le mur d’Hadrien au nord de l’Angleterre, le limes était, bien plutôt qu’un système de défense, un lieu où s’organisaient des transferts de biens et de personnes, ainsi qu’une manière de s’affirmer comme puissance mondiale aux confins de l’Empire.

Pendant mon séjour à Xanten, j’ai songé, avant d’y renoncer, à prendre le bateau pour gagner Cologne: Colonia Agrippina, la capitale de la Germanie inférieure. Née à Cologne, Agrippine était la fille de Germanicus, petite-fille de Tibère, arrière-petite-fille d’Auguste, sœur de Caligula, épouse de Claude et mère de Néron. La ville était reliée à Boulogne par tout un réseau de voies pavées (la plus septentrionale étant la ligne Courtrai-Velsique-Asse-Tirlemont-Tongres). Au cours de l’Antiquité tardive, la frontière linguistique –plutôt une zone, bien entendu, qu’une ligne distincte– devait peu à peu se cristalliser le long de cette «autoroute»: au nord, on finirait par s’exprimer dans une langue germanique, au sud, dans une langue romane, issue du latin. Ce limes traverse désormais la Belgique. Beaucoup avancent que cette ligne, et par extension la Belgique elle-même, marquent encore la transition entre l’Europe du Nord et l’Europe du Sud, le monde latin et le monde germanique. Ce qui reviendrait à dire que ces deux mondes sont tous les deux en moi. Ne suis-je pas né à Courtrai, en Flandre belge.

Le livre Zwerven langs de limes. De randen van het Romeinse Rijk (Vagabonder sur le limes. Aux confins de l’Empire romain) de Luc Devoldere a paru le 13 mars 2024 à Amsterdam aux éditions Athenaeum.
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