Entre le Suriname et les Pays-Bas, un lien qui est parfois aussi une entrave
Aujourd’hui encore, un flot considérable d’investissements, de biens, de services et de travailleurs provenant des Pays-Bas continue d’affluer chaque jour au Suriname. Un appui souvent essentiel, mais qui gêne aussi les efforts d’émancipation du pays par rapport à son ancien colonisateur.
«Quand le Suriname souffre, je souffre moi aussi». C’est ce que confie John Brewster, président du Diaspora Instituut Nederland (DIN), une organisation néerlandaise qui favorise les liens avec le Suriname. John vit aux Pays-Bas depuis de nombreuses années, mais il garde un attachement puissant à son pays natal. «Je perçois son potentiel, ses possibilités. J’ai les réseaux, la formation et les compétences nécessaires. Alors je trouve normal de rendre ce que je peux à ce pays, qui en a grandement besoin», explique-t-il.
Rosemary Samadhan (Stichting Eerherstel Mariënburg): «Nous vivons bien aux Pays-Bas, nous voulons que là-bas aussi, ils puissent vivre mieux».© Zoë Deceuninck
Rosemary Samadhan, trésorière de la Stichting Eerherstel Mariënburg (Fondation pour la réhabilitation de Mariënburg), se rend elle aussi chaque année au Suriname, où une partie de sa famille réside encore. Son père, travailleur engagé originaire d’Hindoustan, a longtemps œuvré dans l’usine de Mariënburg, une ancienne plantation sucrière. Aujourd’hui, il ne reste que quelques logements ouvriers délabrés et un hangar abandonné, envahi par la végétation. Depuis un an, Samadhan collecte des fonds pour réhabiliter le site, avec l’objectif de le transformer en une destination touristique mettant en valeur le patrimoine industriel et culturel du pays, et de générer des emplois dans la région. «Il est logique que nous nous en chargions. Nous vivons confortablement aux Pays-Bas, nous voulons que là-bas aussi, ils puissent vivre mieux».
Une évidence
Que ce soit pour soutenir les hôpitaux, les écoles, sa propre famille ou son village natal, les Néerlandais et les Surinamais d’origine néerlandaise multiplient, tout au long de l’année, les collectes et les projets d’entraide à destination du Suriname. Ils sont informés des pénuries qui frappent l’ancienne colonie néerlandaise par des collègues, des amis, des proches ou encore les médias locaux. Pour eux, rester les bras croisés est rarement une option. «Il y a plus d’organisations caritatives néerlandaises au Suriname que d’expatriés!», ironise John Brewster. Des conteneurs remplis de livres, de meubles, de médicaments, d’outils ou de denrées alimentaires traversent l’océan chaque jour.
John Brewster (Diaspora Instituut Nederland): «J’ai les réseaux, la formation et les compétences nécessaires. Alors je trouve normal de rendre ce que je peux à ce pays, qui en a grandement besoin».© DIN
Selon les chiffres du Bureau général de la statistique à Paramaribo, quelque 615 000 euros transitent quotidiennement des Pays-Bas vers le Suriname, que ce soit sous forme de fonds, de biens ou de services. Des médecins spécialistes y vont régulièrement pour pratiquer des interventions chirurgicales lourdes et vitales; des juristes apportent leur expertise dans la rédaction de nouvelles lois; des retraités transmettent leurs connaissances en animant des formations ou en s’investissant dans des projets locaux.
Sahairah Bhattoe, 46 ans, vit à Amsterdam depuis 2006. Avec sa sœur, également établie aux Pays-Bas, elles envoient à leur mère et leur frère restés au Suriname «300 euros par mois, et un colis rempli de produits alimentaires et de soin tous les trois mois», raconte-t-elle. Cela fait dix-huit ans que ça dure. Chin A Pauw, 47 ans, qui réside depuis plus de vingt ans aux Pays-Bas, fait de même: «Mon avenir est ici, mais j’espère que les quelques sous que j’envoie permettront à ma famille au Suriname de vivre un peu plus sereinement».
Au Suriname, ces «rémitances», c’est-à-dire les transferts d’argent que les familles et les proches à l’étranger font aux personnes restées au pays, tiennent souvent lieu d’allocations, en l’absence d’un véritable filet social. Beaucoup de foyers en dépendent pour subvenir à leurs besoins quotidiens. Ces remises migratoires représentent chaque année près de 160 millions de dollars de revenus supplémentaires. Cette manne provient principalement des Pays-Bas, mais également des États-Unis, de Curaçao et de Chine.
Le cycle se poursuit: comme autrefois, les étudiants surinamais continuent d’aller aux Pays-Bas pour poursuivre leurs études, créant ainsi une nouvelle génération sur le sol néerlandais. Beaucoup décident ensuite de rester pour travailler, séduits par le niveau de vie et la protection sociale. À leur tour, ils envoient de l’argent ou s’engagent dans des projets d’aide à destination de leurs proches demeurés dans leur pays d’origine.
Pour de nombreux Surinamais, l’aide financière des Pays-Bas est tellement intégrée dans leur vie quotidienne qu’elle semble être un fait acquis. Quand Joshua Ritfeld, 27 ans, est parti étudier aux Pays-Bas en 2023, ses revenus étaient insuffisants pour envoyer de l’argent à sa mère. «Elle ne comprenait pas que je ne puisse rien lui envoyer. Elle comparait le dollar surinamais à l’euro et ne voyait pas comment je pouvais avoir du mal à joindre les deux bouts», raconte-t-il. (Un dollar surinamais vaut environ 0,024 euro.)
Sahairah Bhattoe, quant à elle, est souvent submergée par le stress lorsque sa mère ou son frère lui réclament de l’aide. «Dès qu’ils ont besoin de quelque chose, ils m’appellent et s’attendent à recevoir de l’argent dans la seconde», soupire-t-elle. Elle n’a cependant jamais envisagé d’arrêter ces transferts: «C’est ma mère. Je me sens tenue de l’aider, quoi qu’il arrive».
Influence politique
Il est indéniable que le Suriname a grand besoin d’aide. L’ancienne colonie fait face à une crise économique majeure depuis 2015, avec une dépréciation d’environ 90% de la valeur du dollar surinamais. Les salaires ne suffisent plus pour couvrir les dépenses courantes. En 2021, au plus fort de la pandémie, l’inflation a atteint 60%, plaçant le Suriname parmi les dix pays où les prix ont le plus augmenté. En 2024, elle était encore d’environ 20%.
La criminalité a connu une hausse significative, tandis que les services publics –santé, éducation, infrastructures– se sont dégradés, et que les prix dans les magasins, tout comme les factures d’eau, de gaz, d’Internet et d’électricité, ont augmenté chaque mois. Pour beaucoup de Surinamais, la seule solution pour garder la tête hors de l’eau est de travailler davantage et de s’appuyer sur l’aide financière en provenance des Pays-Bas.
Les ressources envoyés par les Pays-Bas au jeune État, censées renforcer la structure du pays, se sont rapidement dissoutes dans une politique d’aide erratique, essentiellement dictée par les intérêts néerlandais
Le gouvernement néerlandais a démontré à maintes reprises sa volonté d’aider le Suriname lorsqu’il rencontre des difficultés. Cela s’est vérifié au moment de l’indépendance, en 1975, quand les Pays-Bas ont débloqué 3,5 milliards de florins pour soutenir le développement du jeune État. Ces ressources étaient censées renforcer la structure du pays, mais elles se sont rapidement dissoutes dans une politique d’aide erratique, essentiellement dictée par les intérêts néerlandais. Les fonds du traité sont ainsi devenus, selon le sociologue surinamais Marten Schalkwijk, « un instrument de politique étrangère permettant aux Pays-Bas d’exercer une influence sur la vie politique surinamaise ». C’est ce qu’il écrivait déjà dans son ouvrage Suriname, het steentje in de Nederlandse schoen (Le Suriname, caillou dans la chaussure néerlandaise, 1994).
Marten Schalkwijk, professeur surinamais, compare les relations entre les deux pays à un «lien entre donateur et quémandeur, producteur et acheteur». © Kaori Media
Marten Schalkwijk –aujourd’hui ambassadeur du Suriname aux États-Unis– étudie depuis plus de quarante ans les relations entre les deux pays. En 2002, lors d’une conférence organisée par l’Institut scientifique du parti chrétien-démocrate ChristenUnie, il soulignait que «les rapports entre les Pays-Bas et le Suriname ont presque toujours été guidés par le désir et l’intérêt, parfois par d’autres considérations». Il décrit cette relation comme celle «de partenaires inégaux», dans une dynamique de «donateur et quémandeur, producteur et acheteur». Quand La Haye désapprouve la politique menée à Paramaribo, les flux d’aide sont aussitôt réduits. Cela s’est produit après le coup d’État militaire de 1980: l’aide néerlandaise avait d’abord été maintenue, mais en décembre 1982, elle a immédiatement été suspendue lorsque quinze opposants au régime ont été exécutés. Une situation analogue s’est reproduite après le nouveau putsch de 1990; les financements n’ont repris qu’après le rétablissement de la démocratie.
Faire la richesse des Pays-Bas
Sur le plan économique, le Suriname est resté fortement dépendant de l’étranger. «Cette situation ne devrait pas nous surprendre, affirme l’historien Jerry Egger, professeur à l’université Anton de Kom de Paramaribo. Le Suriname a été conçu pour enrichir les Pays-Bas. Il n’a jamais été question qu’il génère sa propre richesse: sa seule vocation était de fournir des matières premières».
Jerry Egger, professeur à l’université Anton de Kom de Paramaribo: Le Suriname a été conçu pour enrichir les Pays-Bas. Il n’a jamais été question qu'il génère sa propre richesse: sa seule vocation était de fournir des matières premières
Aujourd’hui encore, ces ressources constituent le moteur de l’économie surinamaise, le pétrole et l’or occupant la première place. «Le choix de développer nos ressources naturelles est évident, admet Danny Lachman, directeur du Planbureau Suriname (Bureau du plan). Le Suriname, pays le moins peuplé d’Amérique du Sud, dispose d’un marché intérieur réduit et d’une concurrence quasi inexistante. Il doit faire avec ce qu’il a –un message que les Pays-Bas n’ont cessé de lui rappeler.
La raffinerie de pétrole Tout Lui Fait au Suriname. Les matières premières demeurent le moteur de l’économie surinamaise, le pétrole et l’or en tête. © Wikimedia Commons
«La priorité accordée aux industries extractives, nous la devons aux Néerlandais», poursuit Lachman. «On nous a martelé pendant des années qu’il fallait miser sur l’exploitation minière et l’agriculture». Or ces secteurs connaissent une instabilité chronique et des revenus en baisse. «Plus une industrie existe longtemps, moins elle est rentable», remarque-t-il. Lorsque les cours mondiaux des matières premières chutent, les finances publiques plongent aussitôt dans le rouge et les déficits se creusent. Et chaque fois, les Pays-Bas se tiennent prêts à intervenir pour colmater les brèches –comme cela a été le cas pendant la pandémie.
En 2020, lors de la première vague de COVID-19 au Suriname, le ministère néerlandais des Affaires étrangères a débloqué 55 000 euros pour financer des missions médicales et l’achat de vaccins. Mais les aides se sont brutalement arrêtées l’année suivante, au moment de la deuxième vague. «Ils n’avaient tout simplement plus envie de s’impliquer», déplore Denise Telgt, interniste-infectiologue surinamo-néerlandaise qui coordonnait ces missions médicales à l’époque. Elle n’a jamais su pourquoi. Avec une dette estimée à 4,5 milliards d’euros, le Suriname ne pouvait pas faire face seul aux répercussions de la pandémie. De plus, ce petit pays en développement n’avait pas accès aux premiers lots de vaccins. L’aide néerlandaise s’avérait donc cruciale.
L’interniste-infectiologue surinamo-néerlandaise Denise Telgt a coordonné les missions médicales envoyées depuis les Pays-Bas vers le Suriname lors de la première vague d’infections au COVID. Lors de la deuxième vague, celles-ci se sont soudainement arrêtées. «Ils n’en avaient tout simplement plus envie», déplore-t-elle. © Sint-Maartenskliniek
Finalement, le ministère néerlandais de la Santé a consenti à financer une seconde mission. À La Haye, plusieurs députés ont alors rappelé la «responsabilité historique» du gouvernement envers l’ancienne colonie. En 2021, les Pays-Bas ont fourni plus de 6,5 millions d’euros de matériel médical et d’équipements de protection, en plus des campagnes de dons ponctuels organisées par des particuliers. Mais peu après, l’aide officielle a de nouveau été interrompue. En définitive, le Suriname reste à la merci de la bonne volonté d’un ministre ou d’une organisation, selon les circonstances.
Un frein au développement
Bien que l’aide des Pays-Bas soit indispensable, elle constitue aussi un frein au développement du Suriname. En effet, elle atténue le sentiment d’urgence et la nécessité d’agir. «On ne reçoit plus aucun signal incitant à innover par ses propres moyens», observe Michel Blokland, ancien ministre de la Santé. «C’est un peu comme ces enfants qui ont quitté la maison, mais qui continuent de demander un soutien financier à leurs parents, car ils ne peuvent pas payer leur loyer. On les aide, bien sûr, mais ils n’apprennent jamais à gérer leur argent de manière autonome». Jimmy Fernandes, urologue surinamo-néerlandais, partage le même point de vue. Il travaille dans les deux pays depuis vingt-quatre ans pour accomplir des missions médicales. «Le ministère de la Santé à Paramaribo sous-estime l’ampleur des besoins, déclare-t-il. Il pense que tout fonctionne à peu près bien». Bien que l’aide venue des Pays-Bas reste sporadique et fragmentée, elle a progressivement acquis une dimension structurelle.
Michel Blokland, ancien ministre de la Santé: On ne reçoit plus aucun signal incitant à innover par ses propres moyens
Le Suriname tente tout de même de se libérer du joug colonial néerlandais. En 1995, il a adhéré à la CARICOM (Communauté caribéenne), l’union politique et économique des pays des Caraïbes. Grâce à un prêt de la Banque caribéenne de développement, il met actuellement au point un nouveau programme pour l’enseignement professionnel, visant à adapter la formation des étudiants aux exigences du marché du travail caribéen. Toutefois, cette réforme nécessite une réforme de la législation nationale: le système éducatif surinamais reste basé sur l’ancien modèle néerlandais, hérité de l’époque coloniale, et ne répond pas encore aux besoins régionaux. «La CARICOM applique d’autres standards éducatifs», explique Susanna Eduards-Verveer, sous-directrice de l’enseignement professionnel au ministère surinamais de l’Éducation, des Sciences et de la Culture.
Au Suriname, on met toujours l’accent sur l’apprentissage cognitif, c’est-à-dire l’idée selon laquelle l’élève doit avant tout accumuler des connaissances. Or, le marché du travail caribéen recherche des compétences techniques, notamment dans les domaines de l’informatique, du pétrole et du gaz. Mais l’ouverture régionale ne pourra fonctionner que si le pays investit massivement dans l’enseignement des langues étrangères, surtout l’anglais et l’espagnol, les deux langues dominantes de la région. Et cela suppose, là encore, de modifier la loi.
La mine d'or Merian au Suriname© RV
Comme le Suriname ne dispose pas de juristes spécialisés en droit de l’éducation, il a de nouveau fait appel aux Pays-Bas. «Cela facilite les choses, puisque nous parlons la même langue, justifie Susanna Eduards-Verveer. Et les Pays-Bas sont toujours prêts à aider». L’historien Jerry Egger craint que cette dépendance linguistique et institutionnelle nuise une fois de plus au Suriname dans son intégration régionale. Selon lui, «chaque fois que l’on se tourne vers les Pays-Bas, la coopération avec la CARICOM perd de son élan. Cela freine l’intégration caribéenne, car toute l’attention se concentre sur l’Europe».
Une nouvelle chance
Cinquante ans après son indépendance, le Suriname se voit offrir une nouvelle opportunité. Les compagnies pétrolières TotalEnergies (France) et APA Corporation (États-Unis) investissent près de 14 milliards d’euros pour développer le premier gisement pétrolier offshore du pays. D’autres géants –Shell, ainsi que des entreprises venues de Norvège, d’Espagne, du Qatar, de Malaisie et des États-Unis– prospectent activement au large des côtes surinamaises. Le seul projet de TotalEnergies et d’APA pourrait générer des revenus pour le pays allant de 16 à 26 milliards de dollars, en fonction du prix du baril, au cours des prochaines années.
L’ensemble est supervisé par Staatsolie, la compagnie pétrolière nationale.
Pour l’historien Jerry Egger, il s’agit d’un véritable «game changer» –une chance pour le Suriname de réduire sa dépendance envers les Pays-Bas. «La plupart des sociétés opérant en mer viennent de pays très différents. L’influence néerlandaise sera donc bien moindre», prévoit-il. Il ajoute que dans ce domaine, les entreprises ne se laissent pas guider par des considérations historiques ou émotionnelles.
Jerry Egger, historien: Les Pays-Bas demeurent, pour beaucoup de Surinamais, le principal, voire l’unique pays étranger de référence. Toutefois, cela est en train de changer. Le Suriname déploie ses ailes vers l’extérieur
Une évolution qu’il juge excellente: «Les Pays-Bas demeurent, pour beaucoup de Surinamais, le principal, voire l’unique pays étranger de référence. Toutefois, cela est en train de changer. Le Suriname entretient désormais des relations commerciales avec la Guyane, Trinité-et-Tobago, les États-Unis et l’Inde. Bon nombre de nos diplomates ont été formés au Brésil et certains de nos médecins viennent de Cuba. Nos dentistes exercent en Guyane française, nos ophtalmologues à Saint-Martin, et nos étudiants cherchent à s’inscrire à l’université de la Jamaïque. Ces vingt dernières années, les relations économiques et politiques avec la Chine se sont également beaucoup développées. Le Suriname déploie ses ailes vers l’extérieur, c’est inéluctable».
Jerry Egger met tout de même en garde contre une vision trop centrée sur l’Europe, qui a tendance à faire oublier que le Suriname a aussi une longue histoire avec la Chine, l’Inde et l’Indonésie. Ces pays étaient d’ailleurs les sources de main-d’œuvre recrutée après l’abolition de l’esclavage en 1863. Le pays entretient également des liens historiques avec les États-Unis. En effet, la société Alcoa exploitait, au début du XXe siècle, d’immenses mines de bauxite dans l’est du pays, ce qui en faisait le premier producteur mondial de bauxite de l’hémisphère occidental. «L’intégration régionale progresse peut-être lentement en raison de notre passé colonial avec les Pays-Bas, admet Egger, mais elle est bien réelle et visible. Elle ne reçoit simplement pas l’attention qu’elle mérite».
Et s’il est une constante immuable, selon lui, c’est l’attachement profond qui unit les deux nations: «Ce lien existera toujours, car il est né de notre histoire, de nos peuples et de notre langue commune. Il est intrinsèque à notre passé colonial».
Cet article a été réalisé avec le soutien du Fonds Bijzondere Journalistieke Projecten.







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