Miroir de la culture en Flandre et aux Pays-Bas

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Un squelette habillé et un fantôme fumeur : le premier album de Thijs Desmet
© «Bries» - Th. Desmet.
© «Bries» - Th. Desmet. © «Bries» - Th. Desmet.
Jeunes bédéistes flamands

Un squelette habillé et un fantôme fumeur : le premier album de Thijs Desmet

Voici le deuxième article de la série sur les jeunes bédéistes flamands. Il présente Van roken ga je dood (Fumer tue, 2018), le premier album de Thijs Desmet (° 1988). Pour les jeunes bédéistes flamands, le savoir-faire et les albums tous publics ne suffisent plus; ce qui compte, c’est l’art. Leur formation les y incite, tout comme le succès (artistique) de certains de leurs prédécesseurs, tels que Judith Vanistendael, Brecht Evens et Olivier Schrauwen. Il existe un marché pour la BD d’art, et un système de subventions vise à l’encourager.

Pour Van roken ga je dood, Thijs Desmet devait imaginer un canevas général pour relier différents tableaux. Il redessina des histoires antérieures mettant en scène le duo Spook (Fantôme) et Skelet (Squelette), et imagina de nouvelles situations.

Un squelette habillé et un fantôme fumeur se rencontrent dans une gare désaffectée, un lieu qui représente parfaitement l’au-delà désolé dans lequel ils ont atterri. Spook s’abandonne à la situation, avec force alcools et cigarettes. Et lorsqu’un événement se produit (l’arrivée d’une baleine échouée, une rencontre avec deux superhéros, un feu de camp avec des enfants), l’absurdité de la situation l’irrite.

Quant à Skelet, il n’accepte pas son sort et cherche à y échapper. Les deux développent une vision spirituelle sur le sens de la vie et de la mort. Toutefois, les dernières pages du livre ne montrent aucune amélioration de leur état d’esprit : Spook et Skelet errent de nouveau sans but, comme au début.

À la fin, nous voyons Spook lire les écrits d’Andreï Tarkovski, le réalisateur russe qui explique dans Le Temps scellé qu’il ne faut pas chercher dans ses films de significations cachées, mais plutôt s’attarder sur la beauté des images et des souvenirs. Desmet veut-il nous faire comprendre qu’il ne faut pas attacher trop d’importance à l’histoire superficielle? Qu’il faut plutôt s’attarder à la poésie des scènes représentées et à son art graphique en tant que tel?

L’approche graphique de Desmet rappelle celle d’Olivier Schrauwen. En apparence, Desmet opte pour la simplicité, avec des personnages principaux esquissés grossièrement, mais l’étendue de son talent se révèle rapidement. L’auteur cherche de nouvelles façons de représenter des personnages et des scènes au moyen de plans en couleurs, de compositions de cadre expérimentales et de planches complexes élaborées sur toute une page. La pietà alternative de la couverture témoigne-t-elle d’un iconoclasme cynique ou au contraire d’un grand respect pour la tradition picturale? Dans les pages du quotidien flamand De Morgen, Desmet affirme lui-même qu’il suit les traces du patrimoine BD flamand

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