Des hantises infinies: «L’Ovaire noir de la poésie» de Gerrit Achterberg
On entre dans ce livre par l’énigme que constitue son titre: qu’est-ce que l’ovaire noir dont il est question? La réponse -elle-même sibylline- se trouve dans le poème «Radium». Gerrit Achterberg (1905-1962) y écrit que l’ovaire noir est l’organe de la poésie «non née», celui que ne peuvent percer les rayons X. D’emblée le poète accorde à son art, ainsi qu’au fait d’être absent au monde1, la faculté de rester intouchable à ce qui est censé pouvoir tout explorer.