Miroir de la culture en Flandre et aux Pays-Bas

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La Peene, une bataille décisive pour la future frontière franco-belge
Ces lieux de guerre qui ont fait notre histoire
Les Pays-Bas français

La Peene, une bataille décisive pour la future frontière franco-belge

Les plats pays continuent leur exploration des champs de bataille du Nord et du Pas-de-Calais. Nous nous arrêtons cette fois-ci entre Cassel et Saint-Omer, dans la commune de Noordpeene où le sort du Nord-Pas-de-Calais a pris forme en 1677.

Au bord de la route départementale 138, qui sillonne entre Noordpeene et Zuytpeene, l’obélisque affiche fièrement son message: «Praelium Peene AD Casletum XI Aprilis MDCLXXVII». Les non-latinistes trouvent les explications en français, juste en dessous, à la base du monument: «En 1677, le 11 avril a été livrée dans cette plaine une bataille décisive. Elle fut cause de l’annexion de cette contrée à la France.»

La Bataille de la Peene n’est pas la plus connue des batailles de l’Histoire de France, pourtant, elle a eu une importance non négligeable pour le destin de sa région la plus septentrionale. Avec la troisième bataille de Cassel, entre les troupes françaises de Louis XIV et celles des Provinces-Unies de Guillaume d’Orange, c’est le destin du futur Nord-Pas-de-Calais qui s’est joué. Avec la victoire de Louis XIV, la Flandre est devenue française.

Ses conquêtes avaient commencé bien avant. Animé par la volonté de repousser les frontières de plus en plus loin de Paris, le Roi-Soleil avait déjà pris Arras, Lens, Béthune en 1559, avant Lille, Courtrai, Tournai et Douai en 1667. En 1677, la Côte d'Opale, tout comme Lille et ses environs, sont sous domination de la couronne française, mais la Flandre et le Nord de l’Artois (de Bailleul à Saint-Omer), le Valenciennois et le Cambrésis restent sous domination espagnole.

Les Français décident de régler les deux cas en simultané. Du côté du Cambrésis, c’est Louis XIV qui s’y colle. Avec succès. En Flandre, c’est son frère, Philippe d’Orléans, dit Monsieur, qui est à la manœuvre. Ses hommes assiègent la capitale audomaroise. Les Espagnols réussissent à convaincre les Provinces-Unies de Guillaume d’Orange –animé d’une haine tenace envers Louis XIV– de se joindre à eux. L’armée coalisée marche d'Ypres vers Saint-Omer.

La rencontre a lieu au pied du Mont Cassel, dans la vallée de la Peene… dos au marais de Saint-Omer. La bataille durera deux jours, les 10 et 11 avril 1677. Une erreur de Guillaume d’Orange, qui fait descendre 12 000 hommes dans un sol marécageux, scelle l’issue de l’affrontement qui laisse derrière lui 4 000 morts et 7 000 blessés. Un an plus tard, les traités de Nimègue instituent que Saint-Omer et la Flandre sont françaises, tout comme le Cambrésis et le Maubeugeois. La frontière actuelle du futur Nord-Pas-de-Calais avec la Belgique est ainsi presque définitivement dessinée: les quelques enclaves comme Ypres, Tournai et Furnes quitteront le giron hexagonal avec le Traité d’Utrecht, en 1713.

À Noordpeene, outre l’obélisque de marbre et de pierre datant de 1865 devant lequel une marche aboutit chaque mois d’avril, la Maison de la Bataille, ouverte depuis 2007, contextualise les enjeux tout au long de l’année. Maquette, films, reproduction de tableaux, chronologies permettent de comprendre cette bataille méconnue en France, mais décisive pour la frontière des Plats Pays.

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