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La vie tumultueuse d’un passeur de culture: Sadi de Gorter
© Marc Simon
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La vie tumultueuse d’un passeur de culture: Sadi de Gorter

Tous les deux mois, Hans Vanacker pose un regard personnel sur Septentrion. Il tire des archives du magazine tantôt des articles ayant touché chez lui une corde sensible, tantôt des textes qui entrent en résonance avec l’actualité. Il s’attache cette fois-ci à un article retraçant le parcours d’une figure importante non seulement au sein de Septentrion, mais pour les relations entre francophonie et néerlandophonie en général.

Pour une raison qui m’échappe, ces derniers temps, je parle remarquablement souvent de Sadi de Gorter dans mes conversations avec des amis et des connaissances. Poète, diplomate et premier directeur de l'Institut néerlandais à Paris, il était né il y a 110 ans et est mort fin 1994.

De Gorter était un ami proche de Jozef Deleu, fondateur de Septentrion et ancien rédacteur en chef. C'est De Gorter qui a introduit Deleu dans les hautes sphères françaises, donnant à la revue une réputation, comme on dirait aujourd'hui, solidement établie.

Le moins que l'on puisse dire de la vie de De Gorter est qu’elle a été tumultueuse. Mais avant tout, De Gorter était un poète, un diplomate et un inimitable passeur de cultures dans les deux sens. Il était également très présent dans Septentrion. Pendant des années, et même jusqu'à peu de temps avant sa mort, il a rédigé une «Chronique» pour chaque numéro. Presque toutes les contributions témoignent d'une érudition culturelle quasi illimitée et d'un goût artistique raffiné.

De Gorter avait ses partisans et ses détracteurs, car il ne pouvait ou ne voulait pas toujours mâcher ses mots. Toutefouis s'il avait de la sympathie pour vous, il le faisait clairement savoir. Je n'oublierai jamais les traversées nocturnes de Paris que j'ai effectuées avec cet octogénaire en 1992 et 1993. Ni les visites de l'appartement de la rue Edgar Quinet (dans le XIVe arrondissement). J'y ai toujours été chaleureusement accueilli par Sadi et sa charmante épouse Gisèle.

Environ un an après la mort de De Gorter, Septentrion a publié un article détaillé sur lui, un article qui donne une bonne image du rôle de premier plan de De Gorter dans la vie culturelle à la jonction de la francophonie et la néerlandophonie et qui se lit parfois comme un véritable roman d'aventure. L'auteur en était André van Seggelen, professeur de langue et de littérature néerlandaises à l'université de Strasbourg. Le fait que je sache encore par cœur dans quel numéro de Septentrion cet article a paru est en soi significatif. Sadi de Gorter m'a laissé une impression durable.

Sadi de Gorter ou la passion des cultures

La veille du jour de Noël 1994 décédait à Paris, à l’âge de 82 ans, Sadi de Gorter. Poète et diplomate, il fut un éminent promoteur des relations culturelles franco-néerlandaises de l'après-guerre: ce Néerlandais, qui s'est affirmé comme un talentueux écrivain et poète de langue française, fut aussi un des collaborateurs les plus inspirés de Septentrion et un membre très actif de son Comité de conseil. Toutes ces raisons justifient que notre revue lui rende ici hommage d'une manière quelque peu inhabituelle.

Fils d'un photographe de presse, Sadi de Gorter est né à Amsterdam et a passé son enfance au Prinsengracht. Ces origines marquèrent l'homme et son œuvre d'une empreinte indélébile qui a résisté aux avatars de l'existence et aux cultures que sa carrière l'a amené à fréquenter de par le monde. Mais, en même temps, le caractère de sa ville natale, qui ne ressemble à aucune autre et qui est ouverte à tout ce qui vient de loin, a sans doute contribué à façonner l'esprit et la mentalité d'un homme ouvert, curieux, disert et volontiers humoriste.

Le jour de sa naissance, le 19 octobre 1912, son père se trouvait à Lyon pour raisons professionnelles. Il aurait alors télégraphié à son épouse qu'il fallait donner à l'enfant le prénom de Sadi en mémoire du président radical Sadi Carnot, assassiné là-bas en 1894 et dont le mémorial assez pompeux, déjà érigé, n'avait pas fini de défrayer la chronique. II se peut que De Gorter, en nous rapportant jadis l'anecdote, ait seulement voulu pimenter sa propre histoire, mais nous lui laisserons volontiers la fierté de porter un prénom, selon lui, unique aux Pays-Bas. Car il était un gamin extraordinaire et ça il l'était (1)!

Retrouvez ICI la suite de l'article d'André van Seggelen paru dans Septentrion, 1995, nº 4, p. 3-8.

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