La pollution de l’Escaut: chronique d’une mauvaise communication
Ces dernières semaines, une catastrophe environnementale sans précédent a frappé l’Escaut, tant du côté français que belge. La rupture d’une digue qui retenait les eaux usées a entraîné la mort par asphyxie de tonnes de poissons. Curieusement, cette pollution a surpris les Belges, car le système d’avertissement des autorités n’a pas fonctionné comme il aurait dû. Pourtant, les journaux français ont couvert la catastrophe. Une chronique.
Le 10 avril. Dans la petite commune de Thun-Saint-Martin, près de Cambrai, les habitants ont passé une nuit agitée. Leurs jardins et leurs rues se sont retrouvés sous eau. La nuit précédente, une fuite dans une digue de la sucrerie Tereos située à proximité a provoqué le déversement de cent mille mètres cubes d’eau. Ce n’est pas la première fois que ce genre d’incident se produit. En février, Tereos avait déjà dû faire face à une fuite semblable, mais les dégâts s’étaient alors avérés limités. Cette fois, c’est une véritable vague d’eaux usées qui déferle.
Cette eau est utilisée pour le lavage des betteraves et présente une forte teneur en pulpe de betterave et en sucre. Cette substance se retrouve dans le canal de l’Escaut. Les « Voies navigables de France » (VNF) sont responsables de la navigation fluviale sur les voies navigables françaises et déclare, ce jour-là, que cet incident n’a aucun impact sur le canal.