Charles
Quint, né à Gand en 1500, illustre parfaitement la situation
linguistique complexe, voire hybride, dans les Pays-Bas des Habsbourg
à la Renaissance.
On
a dit de lui qu’il s’adressait à Dieu en espagnol, aux
souverains en italien, aux femmes en français, et aux soldats (ou
aux chevaux ?) en allemand. Il existe plusieurs variantes du
XVIIe au
XIXe
siècle de cette citation anecdotique et légendaire. Il est évident
que l’empereur parlait français. Dans les Pays-Bas, le français
était déjà en usage à la cour des comtes de Flandre. La dynastie
bourguignonne avait définitivement imposé le français comme langue
de l’élite politique, notamment dans les Pays-Bas méridionaux.