Les variétés linguistiques s’inscrivent dans un continuum. Au début de ce continuum, l’on retrouve le dialecte. En poursuivant le chemin, l’on rencontre le régiolecte, puis la «langue intermédiaire». À la fin il y a la langue standard.
Comme la plupart des Flamands, j’évolue entre trois variétés de langue: mon dialecte («langue maternelle»), la langue intermédiaire et la langue de culture (ou «langue standard»). Ma fille me dit, par exemple, que je m’exprime avec affectation à la radio. Je dois me rendre à l’évidence que je parle (ou pense ?) autrement devant un micro qu’à la maison, où je ne me sens pas observé.
Il faut considérer que ces variétés linguistiques s’inscrivent dans un continuum. Prenons, au début de ce continuum, le dialecte. Dans l’église de Boeschèpe, en Flandre française, près de l’endroit où s’est tenu le premier «prêche des haies» le 12 juillet 1562, deux femmes m’ont raconté l’épisode d’un habitant abattu par des gendarmes dans l’église, en 1906. À la fin du récit qu’elles m’avaient fait dans un français impeccable, je leur ai demandé si elles comprenaient aussi le néerlandais. Nateurlik da wylder vlams klappen (bien sûr que nous parlons flamand), m’ont-elles répondu.