Une planète à la dérive? ROA à Paris
Pour n’être connu que par son blaze, l’artiste flamand ROA a certes un pédigré conforme à celui des Street artists murés pour certains dans l’anonymat. On ne connaît guère que sa silhouette, la blondeur de sa coupe rase et son profil perdu absorbé dans la peinture de son bestiaire. Quant à la rue, elle est l’autre lieu de production et de prédilection qui fédèrent ces artistes des temps modernes. Pourtant la galerie parisienne Itinerrance propose jusqu’en mars 2021 au travers de l’exposition ROA, une histoire naturelle, une œuvre à hauteur d’homme, y compris quand le peintre prend pour toile un bimoteur, embarcation de tous les départs.
Les Street artists ont le goût du secret et de l’anonymat obligé quand ils prennent illégalement possession des murs et autres lieux frappés d’interdiction. Même Banksy, pourtant star de la scène urbaine, n’échappe pas à la sentence de l’effacement dictée par les politiques anti-graffiti. La menace pesait sur le lapin géant peint par ROA sur Hackney Road à Londres avant d’être sauvé par une pétition signée par quelque 2 000 aficionados.