Après une longue période de restauration, le musée royal des Beaux-Arts d’Anvers ne tardera pas à rouvrir ses portes. Après avoir gravi les escaliers à l’entrée, les visiteurs découvriront sous leurs pieds une nouvelle mosaïque conçue par Marie Zolamian. L’artiste a été inspirée par plusieurs œuvres de la collection du musée.
Mosaïque1, le terme est né dans les grottes ornées de fontaines où les Romains aimaient à se réunir pour parler de littérature, écouter de la musique ou discuter du sens caché des images. Les parois des grottes dédiées aux Muses étaient décorées de pierres et de coquillages. C’était une «œuvre des Muses». Le musaeum, mouseion, d’où est tiré le mot «musée», désignerait la grotte, lieu où les Muses, divinités des arts, étaient autrefois vénérées. L’opus musivum le type de décoration appliqué sur la paroi. Muses, musée, mosaïque, cette glorieuse parenté n’est pas indifférente, puisque la poésie et l’œuvre d’art s’y donnent la main. La mosaïque est un art du bonheur tel que le conçoit un homme de la Méditerranée, pour qui l’otium romain n’est pas dissociable du farniente et la recherche intellectuelle de l’ombre accueillante. Enfin, la mosaïque est l’art des longues patiences; elle naît d’une minutieuse et monotone disposition des milliers de tesselles anonymes d’où va sortir, comme par une cristallisation magique, une image de beauté.