À l’occasion de la Saint-Valentin, nous mettons en avant Huître de la poétesse flamande Lut De Block (° 1952), extrait de Entre deux mers, paru aux éditions De Arbeiderspers en 1997. La traduction française de Liliane Wouters est, quant à elle, extraite de Ni gagnants, ni perdants, paru aux éditions Maison de la poésie Nord en 2000.
Huître
Elle maîtrise à peine son sphincter
quand il pénètre sa molle moiteur avec
le fer. Quand même, le chant dure en elle,
de se sentir l’élue et la plus belle,
de s’écarter sans résistance à lui offrir.
Aussi ouverte, aussi fermée qu’une huître, il ne
la connaît pas. Ne se fait d’ailleurs pas connaître, célébrant
son plaisir sans finesse. Oh Dieu, qu’est-ce qu’une huître.
Qui donc caressait une huître. Il l’aime crue,
l’aspire jusqu’à la vider et puis la jette.
Oester
Ze kan haar sluitspier nauwelijks beheersen
als hij met moordend mes haar weekheid
binnendringt. En dat het toch nog zingt in haar
van zij de uitverkorene, de mooiste en dat
ze zich dan opent en geen weerstand bieden kan.
Zo open, zo gesloten als een oester want hij kent
haar niet. Hij laat zich ook niet kennen, viert alleen
zijn wellust bot. Och god, wat is één oester.
Wie koestert er een oester. Hij lust haar rauw,
hij zuigt haar leeg, hij gooit haar weg.